Qui est Niklaus Anton Kirchberger ?
Anton Kirchberger (1739-1799) est membre du Conseil Souverain de Berne. Esprit universel, humaniste et théosophe, le Baron de Liebistorf est un homme versé dans « l’étude des vérités qui ont une influence plus directe sur le bonheur des hommes que les révolutions politiques ». C’est ainsi qu’il se présente à Louis-Claude de Saint-Martin, lorsqu’il décide de lui écrire en 1792. Le Philosophe Inconnu entretiendra volontiers cette correspondance à caractère mystique avec Kirchberger pendant sept ans.
Les lettres originales retrouvées un siècle après leur disparition
Cette correspondance des deux théosophes (jusqu’au 7 novembre 1797), fut éditée en 1862, avec cependant des omissions et quelques erreurs de transcription. En 1928, les documents originaux se virent doublés de lettres personnelles de Kirchberger inédites à ce jour. Par l’effet d’une succession familiale, ces archives furent réparties entre Paris et le midi de la France, avant d’être considérées comme perdues. La Providence a cependant fait ressurgir ces documents près d’un siècle après leur disparition, par l’acquisition hasardeuse mais opportune d’une boîte en bois contenant de vieux papiers chez un brocanteur. Mis en vente en 2018, l’Ordre Martiniste Traditionnel a acquis ce fonds d’archives absolument exceptionnel pour le préserver.
Louis-Claude de Saint-Martin à propos des « voies extérieures »
La lettre présentée ici est extraite de ce fonds. Elle fut adressée par Louis-Claude de Saint-Martin, le 17 juillet 1792 à Kirchberger. Le Philosophe Inconnu y rappelle notamment à quel point la nature de l’homme est hétérogène, et que « la sagesse divine se sert d’agents et de vertus pour faire entendre son verbe dans notre intérieur ». Saint-Martin met en garde aussi contre « les voies extérieures » qui tentent d’obtenir le même résultat avant de rappeler que, dès l’âge de 23 ans, il interpellait déjà son maître en ces termes : « Comment, maître, faut-il tout cela pour prier le bon Dieu ? »
Par le Service des Archives de l’O.M.T.,
extrait de la revue « Pantacle »
n°27 – Janvier 2019